Picasso en échanges…

En ces périodes troublées, l’art est une valeur sûre. Il console l’Homme, tout en le grandissant, et, d’une certaine façon, en le divertissant, aussi.

Cette semaine, nous allons ainsi voyager  autour du monde, en suivant quelques-unes des œuvres qui ont marqué le siècle dernier. Attention à la fermeture des portières, en avant !

 

Picasso-flaine-eteUne station de ski haut-savoyarde, cul de sac magnifique jouxtant la réserve de Sixt-Fer-à-Cheval, offrant une vue à couper le souffle sur le Mont-Blanc tout proche n’est pas le premier lieu auquel on pense lorsqu’on s’apprête à écrire sur Picasso. Et pourtant, nichée dans ce coin des alpes se dresse fièrement, depuis 1991, une Tête de Femme, que l’on doit à cet artiste espagnol, français d’adoption.

A ceux qui commenteront ce billet en disant à juste titre que Picasso était mort depuis 20 ans en 91, il faut préciser que l’original de cette sculpture, haut de 80cm, a été réalisé en 1957, et reproduit dans sa taille actuelle, 12m quand même, à la demande de Sylvie et Eric Boissonat, mère et père de la station, et amateurs éclairés d’art moderne. Cette œuvre magistrale est la propriété du centre Pompidou, en prêt permanent sur le forum de Flaine, où elle est parfaitement intégrée au site, et idéalement couplée avec un Bosquet de Dubuffet, et en perspective avec une réalisation de Vasarely.

A Flaine même, point d’échange, en dehors de l’offre de votre serviteur, mais vous trouverez à l’entour, entre Cluses, Passy, Taninges et autres villages typiques de ce coin alpin des dizaines d’offres d’échange, histoire de s’oxygéner le cerveau, tout en se cultivant !

 

Musée Picasso Paris

« Je suis en terrasse », « Je suis au musée », déclarent à qui veut le lire les hashtags depuis vendredi dernier. Et au musée, allons-y, c’est encore là que Picasso est le plus exposé. A Paris, dans le 3ème, Picasso est à l’honneur dans le musée éponyme, musée qui a rouvert ses portes en grande pompe il y a tout juste un an, permettant l’accrochage dans des conditions fantastiques de plusieurs centaines d’œuvres du maitre.

Dont, par exemple, et de façon tout à fait subjective, « Paul en Arlequin », huile sur toile assez formelle, représentant le fils de l’artiste en costume. Ce tableau est une tranche de vie intimiste, Paul avait à l’époque 3 ans, et c’est une des œuvres qui restera en possession de son illustre auteur jusqu’à sa mort. Si cette parenthèse figurative n’est pas votre tasse de thé, ce sont plus de 5000 travaux de l’artiste, sculptures, dessins, gravures, que vous pouvez trouver au musée Picasso, par ailleurs abrité par l’un des plus beaux hôtels particuliers de la capitale ! Pour ce qui est d’organiser un échange, il est peu dire que les offres sont nombreuses !demoiselles d'avignon Alix et Laurent

 

En 1907, alors âgé de 26 ans, Picasso, installé à Paris depuis quelques années déjà, réalise une œuvre grande par la taille, et immense par le retentissement qu’elle aura lors de son exposition, et qu’elle continue d’avoir aujourd’hui. Avec les « Demoiselles d’Avignon » nait le cubisme. Le scandale, aussi, d’ailleurs. Et ce n’est à l’époque pas le sujet qui fâche, non ! Ces prostituées de la rue d’Avignon, à Barcelone, où a vécu l’artiste n’ont rien de provocant, mais c’est bien le traitement du sujet qui fera monter la critique sur ses grands chevaux. Laissées dans un état d’ « inachèvement  voulu », ces 5 demoiselles ont fait leur chemin, depuis leur achat, par l’entremise d’André Breton, par un mécène parisien, jusqu’au MoMa de New York City, aux Etats-Unis, où il est exposé depuis 1939. Il serait drôle de calculer la valeur en monnaie constante des 25000 francs déboursés par son premier acheteur, pour le comparer à… rien, car ce tableau est inestimable, source d’inspiration de tant d’autres artistes, qui a marqué et marquera tant de générations. Même notre petite Alix, 3 ans à l’époque, est restée scotchée devant ces filles peintes ni de face, ni de profil, ni de trois-quarts, mais de tout ceci un peu à la fois…

Les échanges dans ou autour de la Grosse Pomme sont aussi variés que nombreux, vous pouvez à ce sujet relire un précédent billet  sur  5 idées reçues –et corrigées- sur NYC…

 

Du pire naît le meilleur… Quelques jours après le bombardement de Guernica par les troupes allemandes et italiennes, Pablo Picasso se met au travail, animé par le sentiment de l’urgence. A peine plus d’un mois plus tard, en juin 1937, l’immense tableau est achevé, qui sonnera désormais comme l’œuvre antifasciste et pacifiste la plus marquante du 20ème siècle. Mise à l’abri aux USA pendant la guerre, mais aussi jusqu’à la fin du franquisme, elle retrouvera la terre natale de Picasso au début des années 80, au musée de la reine Sofia, épouse de Juan Carlos. Aux allemands qui lui demandaient, pendant la guerre, si c’était lui qui « avait fait ça », Picasso, d’après la légende, répondait laconiquement que non, c’était eux, en leur offrant des images du tableau, « en souvenir »…

guernica mural

Capitale espagnole, Madrid offre une cinquantaine de possibilités d’échange ; bien desservie par les transports en commun, elle permet aussi de multiples découvertes culturelles autant que sportives, en visitant par exemple la sierra de Guadarrama !

Pablo Picasso fut rapidement considéré comme un génie, et il reste un, sinon le, phare dans l’océan de la production artistique moderne. Inventeur, provocateur, volontiers homme d’affaire, il a montré la voix dans bien des domaines, et a exporté à travers le monde ses idées et ses chefs d’œuvre. Pourquoi ne pas le suivre autour du monde, en échange bien sûr ?

Laurent

 

Crédit photo à la une de Picasso : Bangkokhappiness / Shutterstock.com

 

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