L’île des Dieux

L’île des dieux… Tel est le surnom –mérité- de Bali. Mérité pour deux raisons, au moins. Non seulement les balinais sont-ils extrêmement pieux, les temples hindouistes se comptant par milliers, mais encore l’île, par sa géographie et son climat, offre des conditions de vie dont la douceur n’a d’égal que la lenteur.

Alors certes, la densité de population est ici importante, puisque 4 millions de personnes, sans compter les touristes, vivent ici, mais les terres sont fertiles, les altitudes variées permettent de cultiver à peu près tout sans grande difficulté, et la philosophie hindouiste offre une approche de la vie, de la mort et du bonheur tout à fait positive, et remarquable. Ce mode de vie est sans aucun doute en train de changer, comme nous avons pu le constater dans le sud de l’île, très “industrialisé” du point de vue du tourisme, mais il suffit de s’éloigner de quelques kilomètres de l’agglomération étendu de Denpasar, la capitale économique de l’île, pour retrouver le Bali authentique et typique, tout de rizières, de balinais souriants, de cocotiers et de volcans.

 

RICEFIELDS

Nos partenaires d’échanges de maison ayant fait les choses comme il faut, nous avons eu à notre arrivée des recommandations sur les moyens de transport à utiliser. Notre petite Alix ne nous permettant pas de louer de scooter, nous nous sommes rabattus sur les véhicules avec chauffeur, ici plutôt bon marché, qui sont souvent attachés à la maison. Notre conducteur du moment, ici à Gianyar, notre –déjà- second échange sur l’île, nous emmène ainsi, à la course ou à la journée, en nous faisant profiter de sa connaissance du terrain, et des visites un peu éloignées des sentiers battus.

Mais laissez-moi, chers lecteurs, m’attarder sur les partenaires d’échange en question. Nous avons eu la joie de rencontrer Bruce, notre second “exchangee”. Pendant notre premier échange, nous avons convenu de déjeuner ensemble chez lui, afin qu’il nous donne quelques renseignements sur la maison, et les alentours, qu’il nous présente à son chauffeur et à la gouvernante (oui, nous avons une gouvernante, je dois avouer que nous nous habituerions rapidement à ce style de vie !!!), et surtout pour faire connaissance et refaire le monde. Bruce est installé à Bali depuis 5 ans, après une enfance à New York City, dont il est originaire, et une vie passée à enseigner l’anglais en Europe et en Suisse, notamment. Également parolier et guitariste, il nous accueille en nous annonçant qu’il ne viendra sans doute jamais accomplir sa partie d’échange, mais qu’il souhaitait avoir, en son absence, quelqu’un chez lui. Et nous sommes une fois de plus stupéfaits par le nombre de partenaires qui voient d’abord le gardiennage comme avantage à l’échange de maison. Gardiennage qui nous paraît totalement inutile, en l’occurrence, dans la mesure où Sri, la gouvernante, est présente, mais nous savons qu’il ne faut pas chercher à comprendre un new-yorkais, surtout lorsqu’il est écrivain…

GIANYAR HOUSE

La maison de Bruce, où nous nous trouvons donc depuis quelques jours, est extraordinaire. Il est tombé amoureux de l’emplacement lors de son premier séjour, alors qu’il la louait pour se loger, et a eu l’opportunité de l’acheter par la suite. Matériaux et artisans ont été choisi avec soin, et les bas-reliefs sculptés, les boiseries et autres statues sont d’une précision, d’un détail fantastiques, tout en donnant à l’ensemble un style complètement flamboyant. Nous sommes arrivés dans ce lieu comme dans un musée, en chuchotant, et avons finalement apprivoisé l’endroit, installé au sommet d’une colline, et nous offrant une vue ahurissante sur des dizaines de cerfs-volants, les rizières, et, à la nuit tombée, une magique Voie Lactée.

KITES

Et le temps file, comme nos journées à visiter l’île ; les temples sont donc particulièrement nombreux, et la construction des premiers édifices peut remonter au 11ème siècle. Lorsque nous demandons à notre chauffeur quel type d ‘outils était utilisé, Waian nous regarde en souriant, et répond simplement : “de la patience ; la patience est le seul outil dont nous ayons besoin !” Les temples sont aussi parfois le lieu où l’on danse, et nous avons ainsi emmené Alix assister à une danse Kecak. Ce type de danse est très figuratif, et narratif. Il ouvre une fenêtre sur la mythologie hindouiste balinaise, en se faisant accompagner par des chanteurs, qui psalmodient plus qu’ils ne chantent, entraînant les danseurs –et parfois les spectateurs- dans de longues transes.

HANOMAN JUMPING

Mais nous avons également pris la route pour quelques jours, pour profiter de la partie nord de l’île et qui, éloignée de tout aéroport, reste très peu fréquentée par les touristes. Quelques villages de pêcheurs s’ouvrent à l’accueil des voyageurs, et de petits hôtels et autres maisons d’hôte commencent à fleurir ici et là. L’océan est magnifique, et les plongées spectaculaires, dans ces paysages volcaniques. Et nous repartons demain pour une autre petite virée, en visite vers le Pura Besakih, le plus sacré des temples balinais, construit sur des vestiges préhistoriques, sur le flanc du mont Agung, le plus haut volcan de l’île, que je tâcherai de gravir pour vous ramener des images, paraît-il étonnantes, du lever de soleil, à 3140m d’altitude.

MOUNT AGUNG

Et c’est donc de ce périple, entre autre, que je vous causerai la semaine prochaine ! J’espère que vos échanges de maison se déroulent, ou se sont déroulés aussi bien que possible, et vous dis donc à bientôt !

Laurent