Goûtez à l’échange d’hospitalité

Échange de maison, échange de voiture, simultané ou non, les possibilités sont comme vous le savez nombreuses, mais, avez-vous déjà goûté à l’échange d’hospitalité ? Et par la même occasion découvert une extraordinaire capitale européenne, Budapest ?

Poussés comme d’habitude par la curiosité, Myriam et moi avons donc, en janvier 2008, testé cette autre facette de l’échange : je vais chez toi pendant que tu y es également, et je te recevrai à la maison, de la même façon. Myriam et Stephanie

Nous n’avions jamais essayé l’échange d’hospitalité mais, lorsque des partenaires potentiels (devenus depuis amis), déclinent notre demande d’échange « classique », mais nous proposent par contre de venir dormir à la maison, nous acceptons volontiers, et nous voici partis au cœur de l’hiver pour la capitale hongroise.

Stéphanie, française expatriée, et son compagnon, intermittent du spectacle, qui fait des allers et retours entre Paris et Budapest nous accueillent donc chez eux le temps d’un long weekend, en plein centre ville, côté Pest (la ville tient son nom de l’unification de Buda et Pest, quartiers qui longeaient chacun une rive du Danube). Nous découvrons notre chambre, et faisons plus ample connaissance avec nos hôtes, installés dans la capitale pour une mission de 3 ans. Nous avions bien sûr déjà échangé de nombreux courriels, et nous étions téléphonés, à une époque où Skype n’était guère développé… Nous habiterons ainsi pour 3 jours à deux pas du marché couvert de la ville, et ne tarderons pas à goûter aux produits frais proposés dans ce dernier, tout comme nous goûtons à la fantastique architecture du lieu conçu par notre Gustave Eiffel…

statue de la liberté budapestBudapest est une ville magnifique, presque démesurée par rapport au pays dont elle est la capitale. Elle fut l’une des têtes de l’empire austro-hongrois, et les palais succèdent aux églises, ou aux célèbres établissements de bain. Le Parlement, librement inspiré de Westminster Palace, à Londres, est facilement accessible par les transports en commun, très développés, et qui rendent un fois encore inutile la location, où d’ailleurs l’échange de véhicule.

L’on peut aussi se balader en vélo, de nombreuses agences de location parsèment la ville, et permettent de divaguer sur les quais du Danube, dont cette partie est inscrite au patrimoine Le monument Milleniummondial de l’Unesco, comme le sont d’autre points très spectaculaires de la ville. Et notamment la Place des Héros, construite au début du 20ème, immense esplanade célébrant le millénaire de l’installation du peuple magyar en ces terres.

Notre hôtesse Stéphanie, bien que travaillant beaucoup, a pris le temps de découvrir la ville et nous servira donc de guide tout au long de ce weekend. Elle nous emmènera à la découverte d’une des « spécialités » budapestoises, les bains ! Les hongrois sont de fervents adeptes des thermes, au plaisir desquels ils s’adonnent parfois avant d’aller au travail. Ce sont les bainsles romains qui ont découvert les sources, les turcs qui en ont encadré l’usage, et nous passerons de fantastiques moments à infuser dans des piscines successives, proposant différentes températures, croisant des locaux jouant aux échecs, ou taillant la bavette entre habitués. Les bains (des établissements Gellert, notamment) sont des bâtiments de toute beauté, les verrières et structures métalliques forment des dentelles architecturales de premier ordre, et nous offrent un réel dépaysement.

Notre hôtesse nous emmènera également manger le célébrissime goulasch dans un restaurant typique, décoré de lourdes tentures bordeaux, donnant au lieu une solennité sans grand rapport avec la finesse de la nourriture, mais le Tokay hongrois nous fera vite oublier la relative fadeur de ce mets typique !… Ce sera également l’occasion de discuter des avantages de l’échange d’hospitalité, qui permet bien sûr de découvrir un lieu, mais aussi de s’immerger encore plus dans la vie locale. Vous auriez raison de penser que notre vision de la ville et de la Hongrie est biaisée par la fait que notre hôtesse soit française et non indigène, mais la barrière de la langue fait ici que nous n’aurions pu échanger aussi richement. Lors de sa venue dans notre région, nous aurons eu l’occasion de skier, de lui faire découvrir de la même façon quelques joyaux alpins, et maintenant que Stéphanie est en poste à Singapour, nous ne désespérons ni elle ni nous de réorganiser de nouvelles vacances communes…

Alors si vous pensez que l’échange d’hospitalité génère plus de contraintes qu’un échange de maison « classique », vous avez sans doute raison, car il vous faudra vous plier, si je puis dire, à certaines habitudes de vos hôtes, mais qu’est-ce en comparaison de tout ce que ces derniers vous apporteront sur le plan pratique, sans doute, mais surtout sur le plan humain ? Je ne prétends pas que chacune de ces expériences se solde par une solide amitié, mais je pense que ça vaut le coup d’essayer…

Pas vous ?