Carine et Vincent, 38 échanges en 27 ans…

Histoire d’échanges par Carine Lenfant

Nous avons découvert les échanges de maisons en 1988. A l’époque, nous habitions encore Paris, en plein cœur historique. Nos premiers échanges ont été plutôt courts, se déroulaient dans des capitales (Noël à Rome ou Amsterdam), se limitaient parfois même à de grands weekends (Londres, Dublin, Vienne), histoire d’expérimenter la formule.

Nous avons, depuis, organisé plusieurs dizaines d’échanges simultanés en Europe (Angleterre, Italie, Suède, Danemark, Espagne, Irlande, Belgique) et outre Atlantique. Parfois même nous avons prêté notre maison sans contrepartie aucune, histoire de faire garder nos toutous plutôt que de les mettre au chenil !

chez Iris, Carmel 2001Très étonnés au départ que l’on nous propose de grandes propriétés en Californie ou en Floride avec spa et piscine, quand nous ne pouvions offrir, en retour qu’un trois pièces de 78 m², nous avons vite compris que l’échange repose sur la réciprocité d’envies, pas du tout sur une équité de surfaces ! Nous avons accepté volontiers de passer Noël à Bruxelles dans un petit duplex, alors que nous habitons désormais une grande maison avec jardin.

Notre premier échange non simultané a été suggéré par une famille autrichienne : ce couple de Viennois acceptait volontiers de mettre à notre disposition sa villa en Andalousie, près d’Almeria, mais n’avait nulle envie de venir passer des vacances en France en plein mois d’août. Comme nous avions acheté une petite maison de campagne en Touraine, ils préféraient aller là-bas deux semaines l’année suivante, hors saison. Cela nous a donné des idées…

Un couple de suisses vivant près de Lausanne a lui aussi préféré venir à d’autres dates que celles que nous suggérions : les deux semaines passées dans leur résidence secondaire de Champeix ont été échangées contre sept weekends parisiens. Nous avions envie de faire du ski, eux d’aller au théâtre. Comme nous filions chaque vendredi soir en Touraine, l’appartement de Paris était toujours disponible en fin de semaine. Nous leur avons donné d’emblée un double de clés. Quand nous avons quitté la capitale pour le Sud de la France, leur « crédit » n’était pas encore épuisé. Nous les avons invités dans notre nouvelle maison. Ils viennent maintenant chaque été déjeuner avec nous, d’un coup d’aile se poser sur le petit aérodrome voisin. Thierry a passé son brevet de pilote !

L’échange non simultané repose sur la parole donnée. Un couple de Catalans est venu garder notre maison et nos animaux à Pâques à Pâques 2012, nous ne sommes allés chez eux, à l’Escala que dix-huit mois plus tard, à Noël 2013.

Chez Evi Papadakou AndrosEn avril prochain, nous nous envolons pour Andros, une île des Cyclades. Les propriétaires de ce cabanon ont séjourné quelques jours dans notre gîte à la Toussaint 2014. Comme nous avons sympathisé, un nouvel échange est envisagé, cette fois entre nos résidences principales, plus spacieuses. Quand ? Nous verrons bien…

A l’automne dernier, nous avons tenté une nouvelle expérience : l’échange d’hospitalités. Nous avions envie de visiter le Québec en octobre, mais aussi le nord des Etats unis pendant l’été indien. Les distances sont si importantes en Amérique du nord qu’il valait mieux ne pas avoir un seul point de chute, disposer d’un seul lieu. Organiser plusieurs échanges consécutifs sur une période de trois semaines, le départ et l’arrivée simultanée de plusieurs familles paraissait très compliqué. D’autant que nos deux chiens et notre chat font toujours partie du « deal »…

IMG_5750 (2014_08_14 16_42_04 UTC)Nous avons décidé de demander cette fois l’hospitalité pour deux ou trois nuits. Une dizaine de mails a été envoyée. Nous proposions en retour de les accueillir en Provence s’ils avaient prévu dans un futur plus ou moins proche un voyage dans une autre région de France. Notre petit pays se traverse rapidement !

A notre étonnement, nous avons reçu sept réponses positives ! Grâce à quoi nous avons pu découvrir des régions, des paysages très différents, parcourant plus de 3 000 kilomètres, le Québec d’est en ouest notamment, jusqu’à l’embouchure du Saint Laurent.

Hébergés trois jours à Montréal, sept à Mansonville et deux à la Malbaie, mais aussi deux nuits de l’autre côté de la frontière, dans le Vermont et dans les Adirondacks, nous avons fait, au cours de ce voyage, de belles rencontres, partagé déjeuners et diners, mené de longues conversations : Lorraine qui nous avait invités à diner à notre arrivée à Montréal nous a emmenés passer un weekend avec elle dans son chalet à St Félix de Kingsey. Nous venons de l’accueillir à notre tour : cette enseignante francophone vient de passer cinq jours à Carpentras. Lorraine avait certes répondu à l’invitation d’amis parisiens pour ses vacances d’hiver, mais a saisi l’occasion de descendre dans le midi, en découvrant qu’Avignon et ses environs se trouvaient à moins de trois heures de la capitale en train.

Edith et son mari, qui nous avaient hébergés dans les Cantons de l’est, sont attendus cet été : ils feront un saut après un séjour prévu chez des cousins vivant près d’Aix en Provence. Gisèle, qui nous a accueillis à la Malbaie ne sait pas encore quand elle viendra : cycliste chevronnée elle redoute un peu d’affronter le Mont Ventoux. Elaine a d’autres projets, propriétaire d’une maison en bois étonnante dans les Adirondacks et d’un appartement à New York, elle croule sous les propositions !

Mais tous savent que nous n’avons qu’une parole : le jour venu, notre porte leur sera grande ouverte.

Carine 

Séville - Casa Moralès, Garcia De Vinuesa, 11    24-30 décembre 2012 (791) (2014_08_14 16_42_04 UTC)A propos de l’auteur

Carine et Vincent sont adhérents à HomeLink depuis 2011.
Ils ont effectué 38 échanges de maisons. Leur prochain échange est prévu en avril à Andros, une île des Cyclades.

Leurs destinations préférées : La Colombie britannique, (pour les grands espaces, l’archipel splendide de la région de Vancouver), l’Arizona (pour les paysages à couper le souffle ) et la Scandinavie (pour le mode de vie et l’architecture en bois).

Leurs conseils d’échanges : Le succès d’un échange ne repose pas seulement sur le charme supposé d’une maison ou d’un appartement au vu des quelques photos accompagnant une annonce …

La confiance  Je suis d’un naturel très anxieux et au début je voulais faire un inventaire. Mon mari m’en a dissuadée, me disant “soit tu fais confiance, soit on n’échange pas”, et il avait raison !

Confier sa propre maison à de parfaits inconnus est toujours un peu angoissant, d’où l’intérêt de se sentir rassuré(e), d’emblée mis(e) en confiance. Je préfère 100 fois échanger avec quelqu’un dénué d’expérience mais ouvert et chaleureux, plutôt qu’avec une famille qui ne voit dans l’échange que son intérêt économique.

La garde des animaux  Si l’on confie les siens à un tiers, il est important de mettre à disposition les carnets de santé, de donner les coordonnées des vétérinaires habituels, de signaler à ces derniers qu’on réglera la note au retour.

L’accueil  Nous partons désormais toujours le lendemain du jour où les gens avec qui nous échangeons arrivent, histoire de faire ensemble le tour de la maison (petit cahier d’explications sur le fonctionnement de la télévision ou de la chaudière en mains), de les inviter à dîner, de vérifier que tout se passe bien avec nos chiens. Nous leur présentons aussi nos voisins qui connaissent bien la maison et ont un double de clés. Cela rassure tout le monde.

Carine et Vincent vivent en Provence, à Carpentras avec Foudre et Nuage, leurs deux chiens et Zig, leur chat.

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