Bonne nuit, et bonjour!

Par 64° de latitude nord, autour du solstice d’été, le soleil disparaît plus qu’il ne se couche à minuit, et réapparaît plus qu’il ne se lève un peu avant 3h00, sans que la nuit n’ait vraiment eu le loisir de s’installer.

météo
Et si Reykjavik se déclare la capitale la plus boréale de la planète, elle peut aussi prétendre au titre de celle qui, tout en offrant un décalage horaire négligeable, désynchronise le plus notre horloge interne… Puisque le jour est toujours présent, pourquoi se compliquer la vie à regarder l’heure ? Et l’on se retrouve à se promener après dîner, sur les coups de 23h00, comme en plein jour, puisqu’en effet, c’est le plein jour !

Les Islandais, comme leurs cousins scandinaves, profitent de cette période pour emmagasiner de la lumière, et l’on voit de jeunes enfants courir et jouer dans les parcs à des heures « indues », ajoutant au dérèglement des touristes que nous sommes !

L’Islande est un tout petit pays, dont 2/3 des habitants se regroupent dans la capitale. Cette dernière garde néanmoins une taille très humaine, puisque seules 200 000 personnes y vivent. Le centre se découvre à pied en quelques heures, et, bien que nous ayons pour cette fois échangé les voitures, nous n’utilisons ce moyen de locomotion que pour sortir de l’agglomération. Si l’hyper-centre se gentrifie, les demeures traditionnelles restent très présentes, avec les couleurs typiques de ces horizons nordiques. Fait remarquable, l’on n’y trouve aucune des grandes enseignes qui font aujourd’hui se ressembler toutes les rues commerçantes du monde !!!

colorful houses

Toutefois, l’on dit souvent que l’Islande est un pays de paysages plus que de villes, et nous le vérifions rapidement (la troisième ville du pays compte 18 000 âmes…). Nos partenaires d’échange de maison, Inga et Valdi, ne s’y sont d’ailleurs pas trompés, en ne nous laissant pratiquement que des informations sur les 2 grandes attractions de l’île, les volcans, et les glaciers ; deux attractions qui n’en font qu’une, puisque les seconds couvrent les premiers !

Il faut alors s’éloigner de la ville, et, après avoir parfois roulé sans voir âme qui vive pendant des dizaines de kilomètres, l’on peut faire le grand écart suivant : prendre un bain de soleil au bord de la mer, en observant phoques et dauphins puis, dans la même heure, faire une bataille de boule de neige sur la langue d’un glacier… une expérience rare et fantastique à la fois !

La tectonique n’est pas ici un vain mot, puisque l’île est tiraillée entre les plaques eurasienne et américaine. L’activité volcanique offre des paysages lunaires et magiques, ainsi que les spectacles époustouflants des geysers.

geiser

Et puis, sur les conseils de nos hôtes, nous nous sommes glissés dans la peau des locaux, en célébrant la fête nationale, commémorant l’indépendance de l’île, en 1944. Ce jour férié rassemble une immense population, dont une bonne partie a revêtu le costume traditionnel, et fait la part belle aux enfants, puisque le centre ville est transformé pour l’occasion en immense terrain de jeu, dont Alix, notre petite, se délectera. Concerts et attractions diverses auront ponctué une journée que les islandais auront parfois passée à profiter du « beau temps », et à se baigner dans un océan atlantique dans lequel je tremperais à peine un orteil…. Nous observons alors Alix, doudoune et bonnet, partager une balançoire avec une petite locale, en maillot de bain… Décalage, décalage !

A quelques –longues- heures de route de Reykjavik, nous avons décidé, sur des conseils avisés, de nous rendre au Jökulsárlón, pour une virée de 2 jours. Nous profitons donc d’à peu près tous les temps, et sortons les ponchos pour passer derrière le rideau d’une cascade magistrale,

waterfall with myriam and alix

Avant de nous approcher d’un premier glacier, très connu pour son éruption spectaculaire de 2010, l’Eyjafjallajökull, que nous laissons sur notre gauche pour aller rejoindre, entre mer et paysage lunaire, une immense moraine qui, une fois gravie, offre à nos mirettes un spectacle absolument extraordinaire, avec glacier en arrière-plan, lac glaciaire qui le suit et s’ouvre sur la mer toute proche, lac constellé d’icebergs rendus par la langue de glace au gré de ses mouvements et de la température estivale. Les anglais parlent de paysages à en couper la respiration, ou à en faire tomber la mâchoire, et ces deux expressions prennent à ce moment tout leur sens. Même Alix, dont l’éveil esthétique rattrape rarement l’envie de jouer, restera extatique pendant quelques minutes devant ceci…

glacier slider format

Le bras qui relie le lac à l’océan tout proche fait entrer et sortir les glaçons, au gré des marées, dans des lumières fantastiques, dont vous trouverez quelques exemples dans un album dédié sur la page Facebook d’Homelink.

Notre partie de l’échange étant plus courte pour des raisons professionnelles que celle de nos partenaires, nous faisons connaissance à notre retour avec Inga et Valdi, que nous accueillerons donc quelques jours. Nous apprenons qu’il s’agit de leur premier échange, et qu’ils ont longtemps hésité avant de franchir le pas. Cette discussion est très intéressante sous bien des points, montrant notamment le frein que l’épisode malheureux d’un appartement canadien proposé sur un célèbre site non pas d’échange de maison, mais bien de location de biens a placé dans bien des esprits.

cross with partners

Comme nous sommes de « gentils » partenaires d’échange, nous avons laissé à Inga et Valdi une voiture pour la durée intégrale de leur séjour, petit geste qu’il nous ont rendu au centuple par leur gentillesse, leurs cadeaux, et leur joie affichée de se retrouver ainsi dans cette fameuse situation du « vivre comme un local » !

En ce qui concerne notre séjour, nous avons pu, une fois encore, constater l’énorme avantage d’un chez-soi partout dans le monde – grâce aux échanges de maisons…  puisque la seule nuit du séjour passée dans une « maison d’hôtes » aura été une étape impersonnelle, bruyante, et hors de prix !

Et si vous avez bien regardé la météo sur la première image de ce billet, ne vous affolez pas, un proverbe dit en Islande que si la météo ne vous plait pas, attendez 5 minutes, et elle aura changé !

Laurent

 


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