5 idées reçues et corrigées sur New York

Vous qui détestez (peut-être) les Etats-Unis d’Amérique, vous allez (sûrement) adorer New York… voici pourquoi, et comment !

1 – Manhattan est la caricature du quartier chic, impersonnel et snob…
Si vous cherchez un échange de maison sur la 5ème, ou Park Avenue, sans doute aurez-vous un aperçu d’un certain snobisme. Mais si vous cherchez dans ces quartiers, vous ne le faites sans doute pas par hasard, et vous vous attendez donc à rencontrer comme voisins des new-yorkais (ou d’ailleurs de nombreux expatriés spécialistes de la finance, pour un certain nombre d’entre eux français !) très à l’aise financièrement, toujours pressés, souvent narquois et parfois cyniques.

Ceci étant, Manhattan est une mosaïque à elle seule, où l’on trouve des quartiers très riches comme des poches plutôt populaires, qui résistent encore et toujours à la gentrification rampante ; et la ville de New York ne se réduit pas à la seule île de Manhattan, puisqu’elle se compose de 4 autres « boroughs », ou arrondissements, tous très fortement marqués par une identité propre, et tous interconnectés grâce à un réseau de transport en commun inhabituel pour le pays.

Sur Long Island, Brooklyn offre ainsi, à une vingtaine de minutes de métro de South Manhattan, une douceur de vivre, un jardin botanique extraordinaire au printemps, lorsque ses cerisiers sont en fleur, un creuset multiculturel qui avive la curiosité sans générer d’inquiétude quant à sa sécurité, des paysages somptueux sur l’East River, et bien sûr la ligne d’horizon hérissée des gratte-ciels du district financier.

Brooklyn Botanic Garden

Si le quartier de Williamsburg (Billyburg pour les intimes) est la nouvelle coqueluche des bobos new-yorkais, il est encore facile de trouver une vie de quartier simple et tranquille, en flânant au pied du pont de Brooklyn, ou en allant tout au sud, en métro, fouler la célèbre promenade de bois de Brighton Beach. Sa situation permet aussi à Brooklyn d’envisager de belles virées à la journée vers les Hampton, tout en évitant l’enfer de la circulation dans le centre-ville. Les paysages de dunes, de lagunes et de plages infinies sont tout simplement somptueux, je vous recommande cependant d’en profiter hors saison… Si vous êtes fan de cinéma d’épouvante, vous traverserez la célèbre Amityville, mais vous pourrez aussi magasiner dans les boutiques de luxe de Southampton, si le cœur vous en dit. Quelques restaurants simples et bons parsèment la côte, jusqu’à Montauk, et ses airs de Nouvelle Angleterre…

Montauk

Le Queens, où vous passerez forcément si vous atterrissez à JFK Airport, est également un quartier populaire, offrant un plan d’urbanisme typiquement américain, avec ces rangées infinies de maisons individuelles, tandis que Staten Island, que l’on rejoint aisément –et gratuitement- par un ferry qui accoste à South Manhattan, à deux pas de Battery Park, offre une vie presque paisible, la ville à la campagne en quelque sorte. Le terminal du ferry de Saint George offre une vue des plus photogénique vers le sud de l’île de Manhattan, là encore !

Manhattan

2 – Le rêve américain, très peu pour moi….
Pas de souci! City of New York, le nom officiel de la ville, est plus une enclave cosmopolite sur la côte est des US qu’une métropole américaine. Comme je vous le disais plus haut, il n’est pas rare de croiser des compatriotes, mais vous pourrez vous exprimer dans virtuellement toutes les langues sans passer pour un étranger. Toutes les diasporas ont ici créé leur petit bout de paradis, et NYC est une leçon de géopolitique à ciel ouvert, montrant par exemple l’absorption inéluctable de la pittoresque Little Italy par les pagodes de Chinatown…

Street sign in chinese

A New York, l’on trouve toujours une rue où l’on se sent comme à la maison !

En ce qui concerne une supposée uniformité étasunienne, rassurez-vous, seuls les taxis et leur couleur jaune sont ici une constante. Sur le plan architectural, tout est permis, sur le plan vestimentaire, pour autant que l’on porte ses vêtements avec aplomb, chacun vous regardera, ou pas, d’un air normalement dédaigneux, et mesdames, vous pourrez même, si la chaleur estivale vous incommode, vous balader seins nus en pleine ville ! La ville qui ne dort jamais offre une ribambelle infinie de saveurs venues du monde entier, et elle est un paradis pour les végétariens et végétaliens. Les viandards seront aussi à la fête, il y en a pour tous les goûts, du bretzel fumé acheté à un commerçant ambulant, à la Table du Chef au Brooklyn Fare, 3 étoiles au Michelin et seulement ( !) $.300 par personne….

3 – La ville, je n’aime pas ça….
Là encore, pas de problème! New York est avant tout un état, qui est dans son immense majorité recouvert de forêts ! Il est limitrophe avec le Vermont, où vous pourrez skier en hiver, et pêcher en été, du Canada, et de la Pennsylvanie, qui porte bien son nom. Au départ de la magnifique gare de Grand Central, les trains vers ces destinations sont nombreux et pratiques. Le réseau routier, une fois sorti de l’enfer du centre-ville (en semaine, en tout cas), est parfaitement dimensionné, et Montréal, au Québec, n’est qu’à 5 heures de route !

Buffalo, Upstate New York, est une ville frontalière, qui vous permettra de sentir les différences culturelles entre étasuniens et canadiens, et de vous faire doucher sous les embruns des célébrissimes chutes du Niagara.
Mais, histoire de recentrer le débat sur la ville de New York, ne vous inquiétez pas, Central Park, anomalie écolo au cœur même du libéralisme économique –imaginez en effet le prix du mètre carré à cet endroit de la cité…- est un poumon qui vous permettra de courir, marcher, skier, patiner, jouer au baseball ou à la pétanque, et de voir sourire vos enfants devant l’un des innombrables spectacles de rue.

Spectacles de rue

Tout ceci à une trentaine de minutes de tout… y compris d’autres parcs, comme le précité Battery Park, ou Washington Square, rendu célèbre par le générique de la série « Friends ».

4 – Je veux de la culture, les américains ne sont pas connus pour ça…
Cliché, une fois encore ! Mais si vous n’en êtes pas convaincus, New York n’est pas l’Amérique… La plus grande ville des USA offre pléthore de musées, de galeries et de spectacles culturels. A chaque coin de rue, littéralement. Tous les goûts étant dans la nature, tous les styles de musées parsèment la ville, dont le coquin Musée du Sexe, où l’extravagant (du point de vue architectural comme de son contenu) New Museum, à la « frontière » entre Soho et le très Rock’n Roll East Village.

Chelsea est célèbre pour l’hôtel éponyme, qui a vu passé stars et drames, les premiers parfois acteurs ou instigateurs des derniers, mais aussi pour ses nombreuses galeries d’art, et les amoureux de la peinture romantique pourront se pâmer devant de fantastiques marines de Turner à la Frick Collection, demeure privée transformée en musée, à quelques pâtés de maisons du fameux Metropolitan Museum of Art.

De l’autre côté de Central Park, dans l’Upper West Side, c’est le Museum d’histoire naturelle qui ravira vos enfants.

5 – Un new-yorkais ne voudrait jamais échanger sa maison avec la mienne
153 échanges de maison vous attendent à New York City.  Jersey City, sur l’autre rive de l’Hudson, est à quelques minutes de train, et Hoboken (la ville natale de Frank Sinatra !), également dans le New Jersey mais à deux pas du centre de Manhattan, peuvent être d’astucieuses options pour un séjour dans ce coin des Etats-Unis.

Si vous pensez que votre offre n’intéressera aucun habitant de la Grosse Pomme, détrompez-vous, j’habite à Cluses, ville moyenne (pour dire les choses de façon positive) de Haute-Savoie, et j’ai fait 3 échanges à NYC… Alors foncez sur les offres que les compagnies aériennes ne manquent pas de faire pour la saison creuse de l’automne, et ramenez-nous de belles histoires d’échange !

Enfin, gardez en tête que si vous vous sentez ambivalents envers les américains, les new-yorkais nous le rendent bien ! Voici, s’il en faut, une preuve par l’image, prise en face de la magnifique bibliothèque municipale de la ville, en 2004 !

it won't kill you to love the French

Laurent